Château de Cabrera

Le château de Cabrera est une fortification médiévale de l’ancien comté de Besalú, située entre Maçanet de Cabrenys et La Vajol, à l’extrémité orientale du massif des Salines. Les ruines se trouvent sur un rocher granitique escarpé, de forme conique, connu comme la « Roca de Cabrera », qui domine les vallées immédiates et offre des vues magnifiques sur les régions de l’Alt Empordà et de l’Alta Garrotxa.

Certains documents datant de 1003 mentionnent déjà la « Roca de Cabrera ». Mais la première mention du château remonte à 1098 et figure dans Le grand Livre des Fiefs : « Guillem Bernat, fils de dame Arsendis, prête serment pour le château de Cabrera à Bernat II, comte de Besalú « castrum de Cabrera cum sua et cum omnibus pertinenciis » ». La propriété du château était assortie de celle de Maçanet et en 1221, il appartenait à Beatriu d’Hortal puis, en 1275, à son fils Mascarós. En 1288, il fut pris et détruit par l’armée française. 

En 1330, Simó de Cabrera vend le château et la seigneurie de Maçanet à Beatriu de Cabrenys, dame de Cabrenys, Serrallonga et Reiners, qui fit reconstruire les murailles et les toitures de la forteresse. En 1344, son fils, Guillem Galceran de Rocabertí, prend les rênes du château et dans les actes, il figure toujours en tant que seigneur de Cabrera.  En 1462, les Français s’emparent du château où ils établissent une garnison de 15 hommes sous le commandement d’un capitaine du nom de Martin Durcayo. En 1497, le châtelain Jaume Olivet y réside sous les ordres de Pere de Rocabertí, baron de Cabrenys. Successivement, la propriété passe par héritage aux familles Paguera et Sorribes. En 1689, le château apparaît déjà comme bâtisse en ruine.

Juché sur un rocher granitique imposant à 852 m d’altitude, on trouve les vestiges du château, seulement accessible par le côté nord ; le côté sud s’ouvre sur un à-pic de 65 m. Le château occupait toute la cime, ce qui en faisait une excellente tour de guet. Il avait une surface de 189 mètres carrés et un périmètre de 76 m. Aujourd’hui, les restes de la forteresse se dressent au bord des parois à pic, réduits à une citerne, à la base d’une tour carrée et à quelques murs de 2 mètres de hauteur. Ce type de construction remonte aux XIe-XIVe siècles et faisait partie du réseau frontalier du comté de Besalú.